AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES
LE PEUPLE HAITIEN ELIRA
PIERRE MICHEL GERARD CHARLES
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE D'HAITI
Chers Amis,
Déjà sept mois depuis que le 31 Mai 2019 sur mon website "pierrecharles.org", je vous soumettais, à vous la Jeunesse du pays et au Peuple Haïtien tout entier, mon humble demande d'être votre Candidat à la Présidence de la République aux futures joutes électorales de 2021. Suite à cette soumission que vous pouvez au fond de vos réflexions apprécier ou ignorer, je veux vous assurer que je la maintiens, et je suis encore plus résolu à la soutenir.
Les jours se succèdent de plus en plus douloureux pour notre société, particulièrement pour les familles défavorisées en Haïti, les écoliers, la jeunesse de nos villes, de nos villages et de nos mornes. Les cris de la population montent déchirants et unanimes contre la profondeur des déséquilibres et des injustices qui caractérisent les structures sociales du passé et du présent.
Tout en rédigeant ces lignes, je souffre de leur inutilité devant l'immense tâche qui nous incombe de contourner ces structures, sinon de les enrayer et de les changer pour le meilleur. Face à ces défaillances courbant nos dos bien au-delà de 1986, ces désastres fatals pilonnant vos maisons, vos récoltes depuis belle lurette et mortellement en 2010, les mots d'espoir et de sympathie que je voudrais adresser comme réconfort, quelque puisse être leur chaleur, j'ai bien envie de les laisser aux oubliettes. Au chaud, dans le froid et loin de vous, je ne peux que proposer ces pages du coeur, quelques-unes de plus dans la multitude qui ont été auparavant écrites, lues ou jetées dans la fournaise pour aider à une cuisson de dernière heure.
Alors et comme toujours, cette mystérieuse foi me revient. J'allume la télé et regarde par ce dimanche 8 de Décembre déjà frileux, la foule paisible déambuler vers le stadium Syvio Cator j'écoute le concert des voix qui montent à Lui et je partage en silence les cris du coeur de cette jeunesse nous invoquant à honorer " Papa Dessalines", l'un des pères fondateurs de la patrie commune.
Alors je recherche le dialogue. Je me retrempe dans l'histoire pour croire encore plus dans notre destinée de Peuple. Et je me dis, qu'autour des idéaux de 1804, la Nation tiendra bon malgré vents et marées. Elle devra être solidaire, tempérante et confiante pour promouvoir les renaissantes valeurs d'humanisme et d'universalité, de justice, de diversité, d'éthique et de sauvegarde écosystémique. Elle devra poursuivre le combat pour freiner la vulgarité, la sodomisation, l'hypocrisie, l'égocentrisme, les préjugés, et pour vaincre l'extrémisme, l'anarchie, la corruption, l'appauvrissement. Pour sauvegarder la paix et promouvoir l'avancement de tout homme et de toute société, pourquoi ne proposerait-on pas d'appliquer les dix Commandements et d'éviter les péchés capitaux?
" Un Peuple qui oublie son Histoire est appelé à la revivre". Mais il ne faut pas comprendre que le passé, qu'il soit fait de moments de gloire et de tribulations, revient inéluctablement tel un destin dans la vie d'une communauté simplement parce qu'elle commémore, s'ancre dans ou rejette, en partie ou en totalité, sa culture, ses moeurs, ses traditions, bonnes ou mauvaises. Autour de cette période de fêtes des dates anniversaires de notre Indépendance, une minorité d'Haïtiens, voire beaucoup se retrouveront pensifs en ces randonnées de recueillement et de célébration de notre histoire et qui sait, leur attribueront leur vraie et actuelle valeur patriotique et civique. Intellectuels, lettrés ou analphabètes, ils garderont ces traditionnelles minutes de silence en mémoire de nos héros non parce qu'ils sont riches ou pauvres, non pas parce qu'ils sont descendants de Rouges, Blancs, Jaunes ou Noirs , non parce qu'ils sont savants ou informés, apprentis ou néophytes, non pour la parade, les bals de salon ou de rue, mais plutôt dans l'esprit de compassion et de partage avec la majorité et la diversité par ce qu'ils ont d'humain et de divin.
Autour de 1804, pour le bien des uns et le malheur des autres, les jalons de l'Histoire ont été posés en 1492 avec la découverte du Nouveau Monde et de l'Ile Haïti-Quisqueya-Bohio par le navigateur Espagnol Christrophe Colomb, la mise en esclavage des Indiens, la mort du Cacique Henri, la fuite de Cotubanama, l'enchaînement et la déportation de la Reine Anacaona. En 1685, l'extermination presque complète de la population indienne de Quiqueya sensibilisera l'Evêque Bartolomé de Las Casas à plaider leur mauvais sort cependant une vingtaine d'années avant que sa plaidoirie n'eût gain de cause, le bullionisme insatiable des Royaumes anglo-saxons via par exemple la Compagnie Royale d'Afriqe trafiquait déjà le commerce extérieur négrier et l'acheminement d'esclaves Noirs vers le Nouveau Monde qui recevait les premiers esclaves en 1619. Deux siècles durant, les puissances coloniales asserviront en Amérique ces hommes traités tels des bêtes de somme et on entendra louer Saint-Domingue "la Perle des Antilles". Cependant la fin du 18e siècle verra le vent souffler à contre-courant.
En 1776, la fin de la Guerre de Sécession aux Etats-Unis assénait un grand coup à l'esclavagisme et en 1779 "huit cents gens de couleur", recrutés de Saint-Domingue, participaient à la bataille de Savannah pour libérer la Louisiane. En 1789,, la Révolution Française culminait à Paris avec la prise de la fameuse prison "la Bastille". La dissémination des valeurs de liberté et d'égalité en France et dans les colonies, notamment en Haïti ne se fit pas attendre quand Sonthonax, de la troisième Commission Civile française, délivrait des armes aux nouveaux libres en leur déclarant que "ceux qui voudront les leur enlever voudront les rendre esclaves". En 1791, Boukman, le prêtre vaudouisant, conduisait après la cérémonie du Bois Caïman la première des Marrons dans le Nord de Saint-Domingue. Au cours de cette période, la coopération du Général Français Laveaux et du Général Noir Toussaint Louverture conduisait de manière inévitable à la Constitution de 1801 consacrant l'Autonomie de Saint-Domingue, l' accession au pouvoir de l'Armée indigène et le changement du statut des esclaves en travailleurs engagés dans les plantations. Nos livres d'Histoire ne projettent pas de lumière sur l'évolution du système esclavagiste dans le Sud sinon que la fameuse guerre entre les factions rivales des Généraux Toussaint le Noir et Rigaud le Mulâtre, tous deux de l'Armée française, se termina par la victoire du premier et la déportation du second. On se rappelle, après l'éviction et la déportation de Laveaux, la fameuse lettre de Toussaint, devenu Gouverneur de la partie Ouest de l'Ile, à l'Empereur Napoléon Bonaparte, ainsi introduite " Du premier des Noirs au premier des Blancs". En 1802, Toussaint vaincu devait se rendre au Général Leclerc de l'Armée française, renforcée et fraîchement venue de la Métropole. La petite histoire dit que le second de Toussaint, le Général Dessalines, l'aurait trahi.
Avec la reddition, la déportation et l'emprisonnement du " Spartacus Noir" au fort de Joux en France, l'armée indigène , formée de Noirs nouveaux libres et de Mulâtres affranchis, se repliait probablement appuyée par des Blancs anti-esclavagistes et séparatistes. Ainsi, sous le commandement du nouveau Général en Chef, Jean-Jacques Dessalines, ces insurgés firent le serment de vivre ou mourir au fort de la Crête-à-Pierrot. Le 18 Mai 1803, ils se réunissaient clandestinement à l'Arcahaie où Catherine Flon enleva le blanc du drapeau français, le rafistola et en fit le premier bicolore bleu et rouge pour symboliser l'union des Noirs et des Mulâtres. En Novembre de cette même année, ils combattirent les troupes de Rochambeau, gagnèrent la bataille de la butte Charrier à Vertières et conquirent le Cap-Français.
Après la Proclamation de l'Indépendance aux Gonaïves le 1er Janvier 1804, Dessalines, comme pour donner le change à Bonaparte ou continuer une ancestrale tradition africaine, est élevé au noble titre et aux prérogatives d'Empereur il changera les couleurs du drapeau en noir et rouge en 1805. Aprés l'assassinat de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines le 17 Octobre 1806, et la presqu'immédiate scission Nord-Sud du nouvel Etat, le Général Pétion, Président dans l'Ouest et le Sud, rétablira le drapeau bleu et rouge le Général Henri Christophe, Roi dans le Nord et le Centre, gardera le bicolore noir et rouge.
(A suivre): LECONS AUTOUR DE L'INDEPENDANCE D'HAITI
Vive Haïti 1804-2020 !!!
Pierre Michel Gérard Charles
Décembre 10, 2019